Enric Gonzalez - El Païs
          En tant qu’ultra-orthodoxe, il voulait qu’Israël soit fondé par  le Messie.         
          Yasser Arafat et Moshe Hirsch en  1994 - Photo : AP
Le judaïsme ultra-orthodoxe a entretenu historiquement  de mauvaises relations avec l’État d’Israël. D’abord, parce qu’il  considérait le sionisme comme un courant laïque du judaïsme, ennemi du  traditionalisme religieux. Ensuite, parce qu’il estimait qu’Israël  devait être refondé par le Messie et non par des personnes ordinaires.
Le temps aidant, la plupart des groupes ultra-orthodoxes  se sont habitués à vivre en Israël et à toucher des subventions  publiques. En revanche, Natorei Karta (Gardiens de la Cité en araméen)  n’a à aucun moment tempéré son rejet. Au contraire, ses membres  préfèrent s’allier à n’importe quel ennemi d’ Israël.
L’un de ses rabbins les plus éminents, Moshe Hirsch est  mort, le 2 mai à Jérusalem à l’âge de 86 ans. Il a été ministre des  Affaires Juives dans le gouvernement de l’Autorité Palestinienne sous  les ordres de Yasser Arafat.
Né à New York, il avait rapidement gravé les échelon au  sein de Natorei Karta, grâce peut-être, à son mariage avec la fille du  fondateur et dirigeant du groupe, le rabbin Aaron Katzenellenbogen.  Après avoir fait ses étude dans une Yéshiva (école religieuse) du New  Jersey et être devenu rabbin, il avait transféré sa résidence à  Jérusalem, ville envers laquelle les membres de Natoreil Karta  ressentent une dévotion extrême, mais il n’avait pas accepté la  citoyenneté israélienne.
Hisrch et le petit groupe de membres de Natorei Karta  (les affiliés estiment leur nombre à 5000 à Jérusalem et 5000 dans le  reste du monde, principalement à New York et Londres) a jouï d’une  certaine notoriété à la fin des années 1970 en raison de son soutien à  l’Ayatollah Khomeini.
Hirsh affirmait  que les Juifs avaient provoqué le  Holocauste par leur péchés et leur appui au sionisme. Il a même  participé à une conférence à Téhéran parrainée par le président iranien  Mahmoud Ahmadinejad, à l’issue de laquelle on en est arrivé à conclure  que le Holocauste n’avait pas existé.
Il affirmait aussi qu’Israël organisait des attentats  contre les Juifs dans le monde entier pour favoriser l’émigration vers  l’État sioniste. Il faisait preuve d’une grande affection envers Yasser  Arafat.
En 1998, après que l’Autorité Palestinienne ait voté en  faveur d’une coexistence avec Israël, renonçant à soutenir la nécessité  de le détruire, Hirsch se maintenait fermement sur ses positions : “à  mon avis, il faut les rejeter à la mer”, déclarait-il, parlant des  Israéliens.
Il avait un oeil de verre et pouvait à peine voir de  l’autre, car un agresseur inconnu lui avait lancé de l’acide sur le  visage. Il a vécu ses dernières années à la retraite à Méa Sharim, le  quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem.
Il a été enterré dimanche au cimetière du Mont des  Oliviers au cours d’une cérémonie à laquelle ont participé des  représentants de l’Autorité Palestinienne. Un groupe d’activistes de la  droite israélienne a tenté d’interrompre l’enterrement et a proféré des  insultes contre le défunt et ses disciples.
                6 mai 2010 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/Necr...
Traduction de l’espagnol : Sami Zannad
http://www.elpais.com/articulo/Necr...
Traduction de l’espagnol : Sami Zannad