AFP | 10.05.10 | 04h01
La majorité des Palestiniens de Jérusalem-Est, dont  trois enfants sur quatre, vit en-dessous du seuil de pauvreté, affirme  lundi un groupe israélien de défense des droits de l’Homme, accusant  l’Etat hébreu de "négligence" et de "discrimination".
"Une Jérusalem unifiée n’existe pas", affirme  l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) dans un rapport,  alors qu’Israël s’apprête à célébrer le 43ème anniversaire de  l’annexion du secteur oriental de Jérusalem en 1967, non reconnue par la  communauté internationale. "La vérité, c’est que deux villes vivent  l’une à côté de l’autre", la Jérusalem arabe à l’est et la Jérusalem  juive à l’ouest, poursuit l’ONG.
Selon l’ACRI, 75% des enfants palestiniens à  Jérusalem-Est vivent dans la pauvreté, contre 45% des enfants juifs de  la Ville sainte. "Plus de 95.000 enfants à Jérusalem-Est vivent dans un  état perpétuel de pauvreté", note l’association. En dépit de la pauvreté  croissante, seuls 10% des Palestiniens de Jérusalem-Est bénéficient des  services sociaux, poursuit-elle.
"La politique d’Israël ces quarante dernières années a  pris la forme concrète de la discrimination dans la planification et la  construction, l’expropriation de terres et un investissement minimum  dans l’infrastructure et les services gouvernementaux et municipaux",  souligne le rapport.
Contacté par l’AFP, le bureau du maire de Jérusalem, Nir  Barkat, n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Israël a saisi plus d’un tiers de Jérusalem-Est et  construit plus de 50.000 logements pour la population juive sur des  terrains qui appartenaient à des Palestiniens, selon l’ONG. Il manque en  outre mille salles de classe à Jérusalem-Est tandis que le ramassage  des ordures laisse à désirer et que les services postaux "fonctionnent à  peine". Le budget annuel alloué à chaque enfant en âge primaire à  Jérusalem-Est est de 577 shekels (119 euros), contre 2.372 shekels (493  euros) à Jérusalem-Ouest. Près de 160.000 Palestiniens ne sont pas  légalement raccordés au réseau hydraulique.
Israël considère Jérusalem, dont sa partie orientale à  majorité arabe, comme sa capitale "indivisible et éternelle".
L’Autorité palestinienne veut faire de Jérusalem-Est, où  vivent 260.000 Palestiniens et plus de 200.000 Israéliens, la capitale  de son Etat.
Dans un rapport publié dimanche, la Paix Maintenant, un  mouvement israélien opposé à la colonisation, dénonce "les activités de  colonisation à Jérusalem-Est qui mettent en danger les chances de  parvenir à une solution de +deux Etats pour deux peuples+, car elles  sont susceptibles de créer une situation irréversible".
Selon le rapport, quelque 2.000 colons israéliens sont  installés dans 119 bâtiments qui se trouvent au coeur de quartiers  palestiniens de Jérusalem-Est. En 2009, le gouvernement a dépensé 2.000  shekels (410 euros) pour assurer la sécurité de chaque colon, précise La  Paix Maintenant.