C’était le samedi, jour de congé de la Ligue arabe, et en plus un jour férié à l’occasion de la Fête du travail. Pourtant, la réunion s’est bien tenue. Il s’agissait de celle du comité de suivi de l’initiative arabe pour le processus de paix. Ce fut d’ailleurs une rencontre d’urgence au cours de laquelle la Ligue a déclaré son approbation pour la reprise de négociations indirectes entre Palestiniens et Israël.
            Une      réunion qui       s’est tenue      dans moins       de 24 heures après la      déclaration de la chef de la      diplomatie       américaine, Hillary Clinton,       annonçant la reprise de ces      pourparlers       indirects ou de      proximité       entre les Palestiniens      et les       Israéliens. Les membres       de la Ligue       arabe ont      tellement       bien entendu Hillary       Clinton qu’ils      ne       pouvaient que      lui signifier      que le message      a été      bien reçu.       « La reprise du dialogue      entre       Israéliens et      Palestiniens      est       absolument essentielle et      nous allons        commencer le dialogue indirect la       semaine prochaine. (...)      Nous      attendons la      rencontre       du comité      arabe de       suivi, au Caire, pour      soutenir       l’engagement du      président (palestinien      Mahmoud       Abbass) d’avancer      dans le dialogue »,      avait-elle       appelé. La réponse       par sa      rapidité a un      peu saisi      l’opinion       publique arabe.      Lors du      sommet de       Syrte, les pays arabes      membres de       ce       comité s’étaient      accordés à      ne pas       soutenir ces      négociations      indirectes       tant que les      Israéliens       continuent à      bâtir leurs        colonies, un facteur qui a      d’ailleurs       annulé la première tentative de       ces négociations.      les       Israéliens avaient      lancé un       projet de la construction de 1 600      logements à      Jérusalem-Est      occupée en mars      lors du      lancement       prévu des négociations      indirectes.
                  Aujourd’hui,      ces constructions      n’ont       toujours pas cessé et      il n’y       a même pas de      promesse       qu’elles soient      arrêtées,       donc quoi de nouveau ?      Pourquoi la       Ligue a-t-elle      changé de       position ?
                  Jusque-là,       on ne       relève aucune      sorte       d’évolution.       A chaque occasion,      c’est       presque les mots      et demandes       qui se répètent.      Mêmes le communiqué de      ce      comité n’a       pas fait exception. Si les      Arabes ont      refusé ces      négociations      il y       a un mois à        cause de la construction des colonies,       ils les ont      aujourd’hui       acceptées en pleine       construction et se sont      contentés       d’y faire allusion dans      leur communiqué. En      effet, le communiqué final      du comité       a souligné       que « le début de négociations      directes avec les      Israéliens       passe nécessairement par       le gel de toutes les      activités       israéliennes de colonisation      dans les       territoires palestiniens      occupés, y       compris Al-Qods »,      exprimant le «      rejet       catégorique de toute       solution partielle      ou       transitoire », notamment       les propositions pour l’établissement       d’un Etat       palestinien aux frontières      provisoires.
      De plus,       le communiqué souligne      que « la       partie arabe      prendra en       considération, dans      toute       négociation indirecte,       les critères      contenus       dans la déclaration      du conseil       de la Ligue       arabe en juin dernier et       les décisions      sanctionnant les      deux       dernières réunions      du comité       ». Concernant les violations      israéliennes      à Al-Qods,       le communiqué a rappelé la      décision       arabe de saisir la      Cour       internationale de justice et       l’Assemblée générale des       Nations-Unies,      ainsi que       les Etats parties des       Conventions de Genève, et de       charger les ministères      arabes des Affaires      étrangères de      coordonner avec le      secrétariat       général de la Ligue      arabe pour se      mobiliser au      sein de       l’Unesco face à la «      décision       illégale » d’Israël      d’inscrire       à son patrimoine de sites      historiques les      mosquées       d’Ibrahim à Al-Khalil       et de Bilal bin      Rabah à      Bethléem.
      Le      comité a,       également, réaffirmé la       position arabe      conditionnant «      l’instauration de la      paix avec       Israël au retrait de      tous les       territoires arabes      occupés en 1967      et       l’établissement d’un Etat      palestinien       indépendant avec pour capitale       Al-Qods-Est,      conformément      à       l’initiative arabe de      paix et aux       décisions des Nations-Unies       ».
      Des      demandes qui se      répètent sans      rien de nouveau,      laissant de plus en plus      d’interrogations      autour du      rôle ou       de l’efficacité de      ce      comité qui       est le plus souvent      critiqué pour      sa       faiblesse vis-à-vis de la question      palestinienne. 
            Un      comité       souvent critiqué
      Pour      Abdallah Al-Sénnawi,      rédacteur en chef de      l’hebdomadaire      nassérien Al-Arabi,      il      est très       bizarre que       soit attribué      à ce      comité le       rôle de donner un mot       final sur la      tenue ou       non de ces       négociations. En fait,       ce       comité a vu le jour après le       lancement de l’initiative       de paix       arabe en mars 2002. Le comité       de suivi       regroupe, outre      l’Autorité       palestinienne, la Jordanie,      l’Egypte,       Bahreïn, la Tunisie,      l’Algérie,       l’Arabie saoudite, la      Syrie, le       Soudan, le Qatar, le Liban,       le Maroc, le      Yémen, les       Emirats arabes      unis et Oman.      Onze       ministres des Affaires       étrangères étaient      présents à       la réunion.
            C’est      dans le       rôle principal du      comité de       suivi de l’application de      cette initiative qui      prévoit un       retrait total d’Israël       des territoires de 1967 en      contrepartie      d’une       normalisation arabe      globale avec      Israël. « Son      rôle n’est       pas de discuter des      tactiques       détaillées et d’être la      couverture pour      ce genre de       négociation sans conditions       préalables », estime Al-Sénnawi       qui précise       que le comité a      toujours       été critiqué et      que huit      ans se sont      écoulés sans      qu’il ne      puisse       contribuer à      l’initiative pour      laquelle il        a été créé.        « Pour moi,       ce comité      a échoué.       Il s’agit d’un      comité mort-né,      donc que      pouvons-nous en      attendre       ? »,       s’interroge de son côté       le penseur       palestinien Abdel-Qader      Yassine.
                  Pressions      ou       confiance       américaine ?
            Qu’en      est-il       cette fois-ci       ? On parle      d’une       confiance illusoire.      Mais      dans le fond, on      ne fait que      suivre les       ordres. Le      scepticisme       règne. Cette      fois-ci, le       comité de suivi a      justifié sa        position en indiquant      avoir pris      cette       décision « à la      lumière des       nouvelles garanties de       Washington et du      contenu des messages      adressés par le      président       américain, Barack      Obama, au       président palestinien,      Mahmoud       Abbass, et en dépit des      doutes de       l’engagement du      gouvernement      israélien       envers la paix, le      comité       réaffirme sa position      convenue en mars dernier      concernant la      durée des       négociations indirectes       », précise le communiqué.
            Mais      quelles       sont vraiment      ces       garanties       ? Pas de       réponse précise      dans le communiqué.      Bref,       il       s’agit non pas d’une       question de confiance,      mais plutôt        de pressions      américaines       sur la Ligue.      Aucun      doute, une      fois de plus la      Ligue vient      prouver son impuissance.       En fait, « le rôle de la      Ligue arabe      est       quasiment absent, ainsi      que toute      volonté       réelle ou position      concrète de       ses Etats vis-à-vis de la       cause arabe la plus      importante,       à savoir la question       palestinienne », conclut       Al-Sénnawi.
      Aliaa       Al-Korachi 
Chaïmaa Abdel-Hamid
Chaïmaa Abdel-Hamid