Gilles Paris
Personne n’attend rien des“discussions de  proximité” entre les autorités israéliennes et les Palestiniens sous  l’égide des Etats-Unis, à juste titre si on se fie au premier incident.
Les points de consensus sont  assez rares dans l’affaire israélo-palestinienne pour être sous, ou  surlignés. Il en va ainsi avec l’annonce de l’ouverture de “discussions  de proximité” entre les autorités israéliennes et les Palestiniens sous  l’égide des Etats-Unis, dimanche 9 mai. Personne, en effet, n’en attend  rien, à juste titre si on se fie au premier incident.
Dimanche matin, en préambule du conseil des ministres,  le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou se félicite de cette  relance , précisant qu’elle s’est faite sans préconditions :
(I would like to say two things.  One, these talks are  developing and are taking place without preconditions, as we requested  and as we insisted upon during the past year.  The second thing is that  the proximity talks must quickly lead to direct talks. Peace cannot be  made from a distance or by remote control, especially given that we and  the Palestinians are neighbors.  Over time, it is inconceivable that we  will make decisions and agreements on critical issues such as security  and our national interests, and theirs as well, without sitting together  in the same room.  Therefore, as soon as possible, the proximity talks  will need to lead to direct talks in which we will continue the effort  to reach the peace and security that will enable us to live alongside  the Palestinians for generations.”)
Malheureusement pour M. Nétanyahou, le département  d’Etat américain présente une toute autre version des choses, rappelant  deux conditions prises par les protagonistes : l’engagement du président  de l’Autorité palestinienne à lutter contre toute forme de provocation  contre Israël et les déclarations de M. Nétanyahou en faveur d’un gel de  la construction pour deux ans à Ramat Shlomo, le quartier de  colonisation de Jérusalem qui avait précipité une crise entre les  Etats-Unis et Israël lors de la visite du vice-président Joe Biden, en  mars.
(”Both parties are taking some steps to help create an  atmosphere that is conducive to successful talks, including President  Abbas’ statement that he will work against incitement of any sort and  Prime Minister Netanyahu’s statement that there will be no construction  at the Ramat Shlomo project for two years. They are both trying to move  forward in difficult circumstances and we commend them for that. We have  received commitments from both sides, and we have made assurances to  both sides, that are enabling us to move forward. The full scope of  these discussions will remain private. As both parties know, if either  takes significant actions during the proximity talks that we judge would  seriously undermine trust, we will respond to hold them accountable and  ensure that negotiations continue.”)
Quelques instants plus tard, comme dans un vaudeville,  les Palestiniens crient à la faute israélienne.
Les uns et les autres attendent en fait que l’acte de  décès des discussions de proximité soit assez rapidement dressé. Ce qui  mettrait un terme à la séquence ouverte avec la nomination de George  Mitchell au poste d’envoyé spécial des Etats-Unis dès l’intronisation de  Barack Obama au poste de président, entraînant côté américain un  changement de stratégie…et sans doute d’équipe.