Clayton Swisher - Al Jazeera
          Le 23 Février, le nom d’un membre des services de relations  extérieures des Etats-Unis, Rachel Schneller, est apparu dans un  programme à côté de celui d’Osama Hamdan, porte-parole du mouvement  Hamas, ici à Doha, à l’occasion d’un forum auquel j’ai assisté et qui  était organisé par le Centre Al Jazeera pour les études stratégiques.         
Schneller est à l’extrême-droite sur la  photo, et Hamdan sur la gauche - Photo Mohamed Nanabhay
Selon le Journal de Wall Street daté  d’aujourd’hui, Rachel Schneller s’est ensuite assise aux côtés de  Hamdan pour prendre avec convivialité une tasse de thé, lors d’une  rencontre qui avait reçue la bénédiction de ses supérieurs au  département d’État des États-Unis.
Cela est vraiment une information.
Voici ce que j’ai envoyé cette nuit depuis Dubaï (je  devais quitter Doha cet après-midi pour mon travail).
Mais d’abord, une explication rapide sur la raison pour  laquelle j’ai demandé à nos éditeurs sur le site Web de ne pas publier  cela la nuit même.
Un bon ami, qui dispose de beaucoup de contacts et m’a  été très utile dans le passé, était aussi à Doha pour participer au  forum avec Rachel. Quand je l’ai appelé pour vérifier quelque une  information, il fait instamment demandé par téléphone de ne pas faire  mention de l’histoire, même si ce forum avec Schneller et Hamdan était  retransmis en direct sur le réseau câblé Al Jazeera en version arabe. Je  l’ai fait pour préserver à la fois mon amitié et ce contact, et aussi  pour éviter de contrarier les bons offices et l’hospitalité du Centre Al  Jazeera. C’est juste la façon dont vont parfois les choses.
Voici ce que j’avais initialement présenté, et que  j’avais prudemment intitulé avec un point d’interrogation. [...]
Un diplomate américain assis aux  côtés du Hamas ?
Je ne pouvais pas en croire mes yeux ce matin à la  conférence sur l’Islam politique, au Centre Al Jazeera pour les Etudes  Stratégiques. Parcourant le programme, j’ai remarqué une liste de noms  qui comprenait le membre du bureau politique du Hamas et porte-parole  Osama Hamdan, aux côtés de mon ami et collègue blogueur Steve Clemons.
Mais ce qui a accroché surtout mon regard était la  présence de Rachel Schneller, du Council on Foreign Relations.
J’ai dû partir et je n’ai pas pu suivre le débat, mais  j’ai entendu dire par des que c’était assez impressionnant.
Rachel est en détachement du « Council on Foreign  Relations » [CFR] mais elle maintient son affiliation au gouvernement  américain durant sa mise à disposition dans une ONG dépendante du  service des relations étrangères. Des diplomates américains sont souvent  affectés à ces postes extérieurs, comme le sont les observateurs de la  Force multinationale (MFO) dans le Sinaï, dans des universités, ou pour  des missions d’une année dans d’autres institutions comme les Nations  Unies.
Bien que ces services extérieur requièrent parfois  techniquement de « démissionner », ces fonctions sont généralement  considérés comme une opportunité de carrière, avec l’accord par toutes  les parties que votre bureau vous attend à votre retour.
Je ne peux imaginer qu’elle aurait assisté à cette  conférence sans avoir tout cela en tête.
Quant à Hamdan, il n’était pas un invité surprise.
Voir un diplomate américain quasi en activité partager  une plate-forme aussi publique avec un responsable du Hamas est  frappant.
Je peux seulement imaginer le bruit [buzz] que cela fera  à son retour au CFR. L’extrémiste de l’ex-administration Bush et  collègue au CFR, Elliot Abrams aura besoin de rester assis quand il  apprendra la nouvelle. « Toi aussi, Brutus ? »
La mission d’Abrams de 2000 à 2008 avait été de tout faire pour voir décimé le mouvement Hamas avec  l’embargo - le voir même renversé. Mais le Hamas a survécu, bénéficiant  de le même crédibilité et légitimité que de nombreux groupes islamistes  dans la région.
Rachel doit peut-être s’inquiéter de la stigmatisation.  Un groupe pour une thérapie collective est à portée de main... Steve Clemons  et Robert Malley étaient  en même temps à Doha pour  participer au forum de 3 jours de la chaîne Al-Jazeera. Clemons a  réalisé une fantastique interview du responsable du Hamas,  Khaled Mishaal, récemment, et il ne semble pas en souffrir car son  accès à l’establishment politique de Washington reste légendaire.
Robert Malley, qui a également pris la parole lors du  forum d’Al-Jazeera, pourrait avoir quelques idées sur la manière  d’atténuer les risques pour sa « réputation »,  bien qu’ils ne seront pas aussi graves qu’ils auraient pu l’être.  Malley a été un collaborateur très en cour de l’ex-président Bill  Clinton quand il conseillait celui-ci sur la question israélo-arabe à  la Maison Blanche. Dommage que « Rob » ait été balancé par la portière alors qu’il était  conseiller de campagne d’Obama pour la politique étrangère, à cause de  sa volonté de rencontrer le Hamas en tant que premier directeur de l’ONG  International Crisis Group. Malley est toujours un  acteur de la politique israélo-arabe à Washington, et beaucoup  pensent que ses contacts se justifieront dans l’avenir.
Beaucoup à Washington et à Tel-Aviv ont préconisé de  rencontrer le Hamas, y compris Colin Powell, l’ancien chef du Mossad  Efram Halevy, et puis bien sûr l’ancien président américain Jimmy  Carter.
Je suis curieux de voir si à un plus haut niveau, des  contacts moins ambigus suivront cette importante étape préliminaire.
Bravo au Centre d’Etudes Stratégiques d’Al Jazeera pour  ce qui s’est produit. Et tout cela est arrivé sous le soleil de Doha.
                2 avril 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet  article à : 
http://blogs.aljazeera.net/middle-e...
Traduction : Naguib
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8466
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Traduction : Naguib
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