24/03/2010
De gauche à droite : John Boehner, chef de la minorité républicaine au Congrès, Benjamin Netanyahu et Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, lors de leur conférence de presse conjointe hier matin au Capitole. Jonathan Ernst/Reuters
Pour les Palestiniens, le Premier ministre israélien, qui a reçu le soutien sans faille du Congrès US, sape les efforts américains pour relancer le processus de paix.
Les constructions continueront à Jérusalem, a réaffirmé à Washington le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, faisant apparemment peu de cas du mécontentement du président Barack Obama qui l'a reçu hier dans la nuit à la Maison-Blanche, sans autre présence médiatique que celle d'un photographe officiel. Et au moment où les deux hommes étaient réunis, les médias israéliens annonçaient que la municipalité de Jérusalem a donné son feu vert final à la construction de 20 nouveaux logements à Jérusalem-Est à l'emplacement d'un hôtel palestinien. La rencontre au sommet avait été précédée dans la matinée par des discussions « franches » et « productives » entre le vice-président américain Joe Biden et M. Netanyahu, a affirmé la Maison-Blanche.
« Le peuple juif a construit Jérusalem il y a 3 000 ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd'hui », avait lancé M. Netanyahu lundi soir devant l'Aipac, le principal groupe d'influence américain pro-israélien, « Jérusalem n'est pas une colonie. C'est notre capitale », avait-il poursuivi. Des propos auxquels le porte-parole du département d'État,Philip Crowley, a réagi hier en déclarant que les États-Unis étaient en « désaccord » avec l'idée selon laquelle construire à Jérusalem n'est pas différent de construire à Tel-Aviv. « La seule façon de résoudre la question de Jérusalem est de retourner à la table des négociations. Le statut de Jérusalem ne peut être réglé que par des négociations directes », a affirmé M. Crowley. « Au final, les deux parties (Israéliens et Palestiniens) auront à faire des compromis sur Jérusalem, les réfugiés, les frontières et un certain nombre d'autres dossiers », a-t-il ajouté, réaffirmant que la question cardinale autour de Jérusalem était celle de son « statut final ». En soirée, peu avant son entretien avec M. Obama, M. Netanyahu a toutefois enfoncé le clou affirmant que « si les Américains soutiennent les demandes déraisonnables présentées par les Palestiniens concernant le gel de la construction à Jérusalem, le processus politique risque d'être bloqué pendant un an ». « Il ne faut pas que les relations entre Israël et les États-Unis soient hypothéquées par les divergences entre les deux pays sur le processus de paix avec les Palestiniens », a-t-il ajouté.
L'Autorité palestinienne a, de son côté, indiqué que les déclarations de Netanyahu menacent les efforts américains pour relancer le processus de paix. « Ce que Netanyahu a dit n'aide pas les efforts des Américains et ne servira pas les tentatives de l'administration (Obama) de ramener les deux parties à la table des négociations indirectes », a commenté le porte-parole de l'Autorité, Nabil Abou Roudeina. « Les politiques de M. Netanyahu et les actions de son gouvernement finiront par conduire à la destruction de toutes les occasions disponibles pour le succès des négociations et un processus de paix sérieux », a-t-il ajouté.
Lors de son discours devant l'Aipac, M. Netanyahu s'était pourtant montré confiant « dans la poursuite de l'amitié » avec les États-Unis. « D'un président à l'autre, d'un Congrès à l'autre, l'engagement de l'Amérique dans la sécurité d'Israël est resté indéfectible », avait-il déclaré. En fin connaisseur de la politique américaine, M. Netanyahu a d'ailleurs enregistré dans la matinée d'hier le soutien du Congrès. « Nous, au Congrès, nous sommes aux côtés d'Israël. C'est un point sur lequel nous avons un engagement au-delà des clivages partisans », a assuré la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui s'exprimait en présence du chef de la minorité républicaine, John Boehner, en recevant M. Netanyahu au Capitole.
Le secrétaire du cabinet de M. Netanyahu a également affiché une véritable satisfaction après ses premiers entretiens à Washington. « Les relations entre Israël et les États-Unis sont inchangées », a expliqué Zvi Hauser. Quant au désaccord à propos de Jérusalem, il « remonte à 1967, et il s'agit de divergences entre amis ». Une crise israélo-américaine a toutefois éclaté il y a deux semaines, quand le gouvernement Netanyahu a annoncé 1 600 nouvelles constructions à Jérusalem-Est, en pleine visite de M. Biden en Israël. Washington a argué que cette initiative n'était pas seulement néfaste à la paix, mais aussi à la crédibilité des efforts américains pour regagner la confiance du monde arabe et pour isoler l'Iran.
Le différend entre les alliés sur la Ville sainte « a été glissé sous le tapis pendant de très nombreuses années, mais ce n'est plus le cas », estime Michelle Dunne, de la fondation Carnegie, en rappelant l'appel lancé aux deux parties par la secrétaire d'État Hillary Clinton pour qu'elles « discutent de bonne foi » du statut de la ville. Le discours de Netanyahu « creuse le fossé entre l'administration Obama et le gouvernement israélien à propos de Jérusalem et des négociations », juge, pour sa part, Haim Malka, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington. L'analyste Walter Russell Mead, du Conseil des relations étrangères (CFR), a toutefois relevé hier dans le quotidien Politico que la commission d'urbanisme de Jérusalem n'a pas annoncé depuis de constructions supplémentaires et en conclut que la pression de M. Obama a, de facto, fait plier son difficile allié.
L'État hébreu s'est emparé de Jérusalem-Est lors de la Guerre des Six Jours en 1967, avant une annexion que la communauté internationale n'a pas reconnue. Les Palestiniens veulent faire de cette partie de la Ville Sainte leur future capitale.
« Le peuple juif a construit Jérusalem il y a 3 000 ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd'hui », avait lancé M. Netanyahu lundi soir devant l'Aipac, le principal groupe d'influence américain pro-israélien, « Jérusalem n'est pas une colonie. C'est notre capitale », avait-il poursuivi. Des propos auxquels le porte-parole du département d'État,Philip Crowley, a réagi hier en déclarant que les États-Unis étaient en « désaccord » avec l'idée selon laquelle construire à Jérusalem n'est pas différent de construire à Tel-Aviv. « La seule façon de résoudre la question de Jérusalem est de retourner à la table des négociations. Le statut de Jérusalem ne peut être réglé que par des négociations directes », a affirmé M. Crowley. « Au final, les deux parties (Israéliens et Palestiniens) auront à faire des compromis sur Jérusalem, les réfugiés, les frontières et un certain nombre d'autres dossiers », a-t-il ajouté, réaffirmant que la question cardinale autour de Jérusalem était celle de son « statut final ». En soirée, peu avant son entretien avec M. Obama, M. Netanyahu a toutefois enfoncé le clou affirmant que « si les Américains soutiennent les demandes déraisonnables présentées par les Palestiniens concernant le gel de la construction à Jérusalem, le processus politique risque d'être bloqué pendant un an ». « Il ne faut pas que les relations entre Israël et les États-Unis soient hypothéquées par les divergences entre les deux pays sur le processus de paix avec les Palestiniens », a-t-il ajouté.
L'Autorité palestinienne a, de son côté, indiqué que les déclarations de Netanyahu menacent les efforts américains pour relancer le processus de paix. « Ce que Netanyahu a dit n'aide pas les efforts des Américains et ne servira pas les tentatives de l'administration (Obama) de ramener les deux parties à la table des négociations indirectes », a commenté le porte-parole de l'Autorité, Nabil Abou Roudeina. « Les politiques de M. Netanyahu et les actions de son gouvernement finiront par conduire à la destruction de toutes les occasions disponibles pour le succès des négociations et un processus de paix sérieux », a-t-il ajouté.
Lors de son discours devant l'Aipac, M. Netanyahu s'était pourtant montré confiant « dans la poursuite de l'amitié » avec les États-Unis. « D'un président à l'autre, d'un Congrès à l'autre, l'engagement de l'Amérique dans la sécurité d'Israël est resté indéfectible », avait-il déclaré. En fin connaisseur de la politique américaine, M. Netanyahu a d'ailleurs enregistré dans la matinée d'hier le soutien du Congrès. « Nous, au Congrès, nous sommes aux côtés d'Israël. C'est un point sur lequel nous avons un engagement au-delà des clivages partisans », a assuré la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui s'exprimait en présence du chef de la minorité républicaine, John Boehner, en recevant M. Netanyahu au Capitole.
Le secrétaire du cabinet de M. Netanyahu a également affiché une véritable satisfaction après ses premiers entretiens à Washington. « Les relations entre Israël et les États-Unis sont inchangées », a expliqué Zvi Hauser. Quant au désaccord à propos de Jérusalem, il « remonte à 1967, et il s'agit de divergences entre amis ». Une crise israélo-américaine a toutefois éclaté il y a deux semaines, quand le gouvernement Netanyahu a annoncé 1 600 nouvelles constructions à Jérusalem-Est, en pleine visite de M. Biden en Israël. Washington a argué que cette initiative n'était pas seulement néfaste à la paix, mais aussi à la crédibilité des efforts américains pour regagner la confiance du monde arabe et pour isoler l'Iran.
Le différend entre les alliés sur la Ville sainte « a été glissé sous le tapis pendant de très nombreuses années, mais ce n'est plus le cas », estime Michelle Dunne, de la fondation Carnegie, en rappelant l'appel lancé aux deux parties par la secrétaire d'État Hillary Clinton pour qu'elles « discutent de bonne foi » du statut de la ville. Le discours de Netanyahu « creuse le fossé entre l'administration Obama et le gouvernement israélien à propos de Jérusalem et des négociations », juge, pour sa part, Haim Malka, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington. L'analyste Walter Russell Mead, du Conseil des relations étrangères (CFR), a toutefois relevé hier dans le quotidien Politico que la commission d'urbanisme de Jérusalem n'a pas annoncé depuis de constructions supplémentaires et en conclut que la pression de M. Obama a, de facto, fait plier son difficile allié.
L'État hébreu s'est emparé de Jérusalem-Est lors de la Guerre des Six Jours en 1967, avant une annexion que la communauté internationale n'a pas reconnue. Les Palestiniens veulent faire de cette partie de la Ville Sainte leur future capitale.