21/03/2010
  Le début des négociations indirectes a été différé en raison de la  grave crise qu'ont traversé depuis deux semaines les relations entre les  États-Unis et Israël, après la décision de l'État hébreu de lancer la  construction de 1 600 nouveaux logements à Jérusalem-Est./ AFP
      L'émissaire  américain pour le Proche-Orient George Mitchell a annoncé à Paris qu'il  se rendait dès samedi soir dans la région pour rencontrer dimanche le  Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et lundi le président  palestinien Mahmoud Abbas.
"Je pars  immédiatement pour le Proche-Orient pour rencontrer demain le Premier  ministre Netanyahu et lundi le président Abbas", a déclaré George  Mitchell, après une rencontre à Paris avec le ministre français des  Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Les  États-Unis cherchent à relancer le processus de paix israélo-palestinien  par des pourparlers indirects, que doit mener George Mitchell. Le début  de ces négociations a été différé en raison de la grave crise qu'ont  traversé depuis deux semaines les relations entre les États-Unis et  Israël, après la décision de l'État hébreu de  lancer la construction de 1 600 nouveaux logements à Jérusalem-Est.
Devant  l'impossibilité de négociations directes, interrompues depuis la guerre  de Gaza fin 2008, les Américains ont proposé ces discussions indirectes.  À Paris, George Mitchell n'a pas précisé si son déplacement au  Proche-Orient en marquerait le démarrage.
Les États-Unis n'avaient jusqu'à présent pas confirmé  ce déplacement de George Mitchell, qui avait été annoncé par un  responsable palestinien.
La  secrétaire d'État américaine Hillary Clinton  avait affirmé vendredi que la ferme réaction américaine face aux projets  israéliens de construction à Jérusalem-Est était en train de "porter  ses fruits".
"Je pense  que nous allons voir reprendre la voie de la négociation et cela veut  dire que cela porte ses fruits parce que c'est notre objectif",  avait-elle ajouté, après avoir eu la veille un entretien téléphonique  avec Benjamin Netanyahu, qu'elle a qualifié d'"utile et productif".
"Nous  sommes persuadés que la meilleure façon de procéder au Proche-Orient  consiste à encourager les parties à entrer en négociations directes pour  parvenir à un accord qui apporte la paix, la prospérité et des  opportunités pour tous les peuples de la région", a déclaré samedi à  Paris George Mitchell. "Ce sont nos objectifs. Nous espérons parvenir à  la paix, pas seulement entre Israël et les Palestiniens mais aussi entre  Israël et la Syrie, Israël et le Liban, et la pleine normalisation des  relations au bénéfice de toute la région", a-t-il ajouté.
Le voyage  de George Mitchell intervient au lendemain d'une réunion à Moscou du  Quartette pour le Proche-Orient (ONU, États-Unis, UE, Russie), qui a  exhorté "le gouvernement israélien à geler toutes les activités de  colonisation, y compris destinées à la croissance démographique  naturelle".
"Le monde  entier est persuadé que le début de la solution, c'est la création d'un  État palestinien qui garantira par sa présence et par son existence la  sécurité d'Israël. Tout le monde sait ça. Ce qui est un peu désespérant  parfois, c'est que tout le monde connaissant cette solution on y arrive  si lentement", a jugé de son côté Bernard Kouchner.