Correspondante du Figaro à  Washington
          Hillary Clinton, la secrétaire d’État américaine, a fermement  condamé la poursuite de la colonisation à Jérusalem-Est. L’envoyé  spécial américain au Proche-Orient a différé sa venue prévue ce mardi  dans l’Etat hébreu.         
          Hillary Clinton a dénoncé « une  insulte aux États-Unis » et « un signal profondément négatif » après  l’annonce israélienne. Crédits photo : AFP
Cela faisait longtemps que l’Amérique officielle n’avait  eu de mots aussi durs pour Israël, suite à l’annonce de nouvelles  implantations à Jérusalem-Est en pleine visite du vice-président Joe  Biden.
Ce qui s’est passé est « une insulte aux États-Unis »,  « un signal profondément négatif », a martelé la secrétaire d’État  Hillary Clinton vendredi, après avoir passé quarante-cinq minutes  tendues au téléphone avec le premier ministre israélien Benyamin  Nétanyahou.
Dans la bouche de cette responsable, dont les liens  étroits avec Israël ne font aucun doute, la critique sonnait  particulièrement dur, même si Clinton s’est empressée d’ajouter que  l’épisode ne « mettait pas en péril » la relation « durable et forte »  entre les deux pays.
Le gouvernement Nétanyahou « doit démontrer pas  seulement par des mots mais à travers des actions spécifiques qu’il veut  s’investir dans la relation avec l’Amérique et le processus de paix », a  précisé le porte-parole du département d’État, Philip Crowley.
Convoqué vendredi par le secrétaire d’État adjoint,  James Steinberg, l’ambassadeur d’Israël à Washington, Michael Oren,  s’est vu, à sa surprise, réprimandé en termes virulents. C’est la crise  bilatérale « la plus grave depuis 1975 », a-t-il averti.
Faut-il en conclure que l’Administration américaine va  profiter de cette « crise » pour forcer Nétanyahou à des concessions  décisives ? C’est loin d’être sûr.
Hillary Clinton aurait transmis sept demandes au premier  ministre, lui demandant de renoncer aux implantations annoncées. Elle  exigerait plusieurs gestes comme la libération de centaines de  prisonniers palestiniens, l’allégement du blocus de Gaza et l’inclusion  des sujets centraux du conflit (frontières, réfugiés, Jérusalem...) dans  l’agenda des négociations indirectes à venir. « La balle est clairement  dans leur camp pour réparer la relation », confiait lundi une  porte-parole du département d’État.
En attendant, l’envoyé spécial américain pour le  Proche-Orient, George Mitchell, a retardé mardi sa visite prévue le  jour-même en Israël et dans la région. Initialement, il était attendu  cette semaine dans la région pour lancer des négociations indirectes,  dites « négociations de proximité », entre Israéliens et Palestiniens.
Le puissant lobby de l’Aipac
Mais la capacité d’Obama à forcer Nétanyahou à choisir  entre l’Amérique et son extrême droite reste peu claire. Il y a un an,  le président américain, encore tout auréolé de sa victoire électorale,  avait appelé à un gel complet de la colonisation israélienne en échange  d’une négociation globale avec les Palestiniens et les voisins arabes.
Mais au fil des mois, la capacité de la Maison-Blanche à  mettre son allié sous pression s’est étiolée, faisant du sommet  tripartite Obama, Nétanyahou, Abbas en septembre à l’ONU, un  non-événement. Depuis, les Américains cherchent à relancer un processus  plus modeste, dont Biden était censé négocier les détails. Mais le  contexte dans lequel se meut l’administration actuelle n’est plus  favorable.
Les Américains ne semblent pas avoir l’allant nécessaire  à une confrontation avec leur allié privilégié et le puissant lobby  pro-israélien et pro-Likoud de l’Aipac, dont la voix domine toujours le  débat sur Israël aux États-Unis, malgré la montée de groupes libéraux  comme J Street. À une semaine de sa conférence annuelle, qui réunira  Hillary Clinton et Benyamin Nétanyahou, l’Aipac a d’ailleurs critiqué  les déclarations américaines, les voyant comme « un sérieux sujet  d’inquiétude » et appelant l’administration à « prendre des mesures  immédiates pour apaiser la tension avec l’État hébreu ».
                16 mars 2010 - Source : 
http://www.lefigaro.fr/internationa...
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8371
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