C. Poret  
Le Moyen-Orient est au centre des enjeux.  Première réserve de pétrole et de gaz cet amalgame de royaumes,  républiques, états religieux ou sous tutelle est au cœur de l’attention  de l’occident. Cet occident en manque d’énergie, soucieux de contrôler  le robinet des ressources, a peur de ces pays « instables » à majorité  arabe et musulmane.
Je ne pouvais commencer une  série sur le Moyen-Orient sans décrire les intérêts internationaux.  Effectivement si l’Europe et les États-Unis ne faisait pas preuve  d’ingérence dans la zone, la situation géopolitique serait sans aucun  doute toute autre. En effet, chaque événement est orchestré en toile de  fond par l’occident, et l’instabilité ou la stabilité, selon les points  de vue est entretenue. De même que l’existence ou l’implantation d’une  colonie occidentale au milieu des enjeux. Bien sûr il ne faut pas faire  d’amalgame entre les enjeux d’hier et ceux d’aujourd’hui, ni entre les  acteurs occidentaux d’hier et d’aujourd’hui.
Depuis la chute de l’Union Soviétique, les États-Unis  sont les seuls maitres au Moyen Orient. L’Europe ne joue qu’un second  rôle avec quelques acteurs qui s’accrochent au terrain, comme la France.  L’intérêt des USA est simple, avoir le contrôle des ressources. Comme  l’objectif est simple les moyens d’y parvenir sont donc simples, voir  simplistes. Ce pays impérialiste (comme d’autres) ne s’embarrasse pas de  la prise en compte de détails tels que la volonté des peuples ou leur  liberté. Je ne dis pas qu’ils sont seuls fautifs, au contraires, leurs  manières sont suivies par les plupart des acteurs. La finesse de la  diplomatie et de la stratégie arabe est ignorée, cette erreur est  souvent la cause de bêtises évitables. Lorsque l’on admet que les  objectifs occidentaux au Moyen-Orient ne sont jamais la démocratie ou  une quelconque protection de liberté, mais toujours les ressources, il  est plus facile d’appréhender sans tromperie la géopolitique de la  région.
Ainsi, depuis les années 70 et la preuve par l’OPEP de  la capacité des pays arabes à se liguer pour obtenir ce qu’ils veulent,  les États-Unis cherchent à diviser. Ainsi, les grandes puissances  régionales sont achetées ou diabolisées si elles n’acceptent pas le prix  proposé. Tel l’Arabie Saoudite et les émirats riches qui paient le prix  de leur soutien aux américains, ou l’Iran qui ne veut pas. L’Égypte  quand à elle, anciennement soutenue par les russes tente de garder son  indépendance tout en s’accrochant à sa liberté. La situation de la  Turquie, pourtant à la frontière de l’Europe, est tout aussi complexe.  Les petits états ont été négligés et servent à la division, les  américains ont provoqué l’anti-américanisme et les petits états servent  de théâtre d’opération.
Aujourd’hui la politique américaine du chaos au  Moyen-Orient est coûteuse, surtout avec l’émergence ou la résurgence de  certains « points chauds ». En effet la pression militaire américaine se  renforce en Amérique Centrale autour des républiques enfin  démocratiques de Chavez et des autres qui osent hausser le ton face à  l’impérialisme destructeur du grand voisin. L’enlisement en Afghanistan  et les pressions accrues au Pakistan (elles aussi en grande partie à  cause de la politique de soutien total au gouvernement par les USA)  obligent les troupes à rester en place. Enfin l’Arctique représente le  nouveau défi avec ses réserves pétrolières. Par une démonstration de  force digne de la guerre froide les États-Unis menace la Russie qui  lorgne goulument sur les eaux territoriales de l’Alaska ou du Groenland  (Danemark, donc Europe). Tout cela pour dire qu’en temps de difficulté  financière les États-Unis paient le prix de leur politique de soutien à  l’industrie militaire. Le déficit américain oblige une administration  « va t’en guerre » à chercher des alternatives. Cependant, la division  des pays arabes reste l’objectif, la paix n’est même pas envisagé car  les USA ont trop peur d’une fermeture du robinet de l’OPEP. Donc puisque  ils n’ont plus l’argent pour financer leurs guerres, les États-Unis se  tournent vers leurs vieille alliée, l’Europe. Qui en dédommagement d’une  protection efficace depuis le 6 juin 1944 contre les nazis ou les  communistes se doit de faire les guerres des USA avec des armes  américaines bien sûr.
Le retour forcé sur le terrain d’une Europe  constitutionnellement divisée ne simplifie pas la situation. La France  s’atlantise et la Grande Bretagne se fait plus méfiante depuis la  seconde guerre d’Irak. Ceux qui en souffrent sont toujours les même, les  populations locales. Malgré un changement de politique affiché entre  l’ancien président Bush et Obama, les moyens d’intervenir des américains  restent les même : les services « secrets » avec la CIA et l’armée ; en  utilisant au maximum les ressources et les énergies des autres. Ainsi  le sale boulot est souvent laissé au Mossad d’Israël, les tâches  difficiles aux européens et la protection des ressources aux américains…
publié par le Grand Village le 25  janvier 2010