Ziad Medoukh
          Dans le cadre de leur ouverture sur les associations et les  institutions de la bande de Gaza, et dans le cadre des activités  extra-universitaires organisées par le département de français de  l’université Al-Aqsa de Gaza, quatre étudiants et diplômés de ce  département ont visité la nouvelle usine d’eau minérale Arjan et ont  fait le reportage suivant :         
          Malgré le blocus, une usine de qualité à Gaza
Les étudiants du département de  français en visite à l’usine d’eau minérale à Gaza.
Le jeudi 18 février 2010, le centre d’informations et  des recherche francophone a organisé une de ses activités extra-  universitaires avec une équipe de quatre personnes. Elles ont pu visiter  l’usine d’Arjan de production d’eau minérale ; cette équipe a rencontré  monsieur Mohammed El Bardawil, le directeur de cette usine et son  administration, qui se compose d’experts agricoles et de techniciens.  L’usine a été créée à Gaza sous blocus israélien, en 2009 !
Le groupe a rencontré le directeur et l’administration  de l’usine. Au début de la rencontre, le directeur commença par une  présentation générale du projet ; l’usine a ses locaux   rue de Jamiate  El Dowal El arabiya à Gaza. Elle a été créée en février 2009.
M. Bardawil a commencé par expliquer les raisons de la  création d’une usine d’eau minérale à Gaza : l’eau est indispensable à  la vie de l’homme, et l’être humain a besoin au minimum d’un litre d’eau  par jour.
Mais, ici, à Gaza, il y a un problème très grave : le  taux de sel de l’eau est très élevé et la pollution par la microbiologie  provoque des maladies très graves pour les citoyens de Gaza ; en outre,  l’occupation israélienne est en  train de créer des projets  extraordinaires qui consistent à voler l’eau de la bande de Gaza en  creusant des puits et des canaux horizontaux sous le territoire Gazaoui.  Alors, l’avenir de l’eau à Gaza reste un sujet très polémique c’est  pour cela qu’on a décidé de réaliser ce projet qui sauvera la vie des  Gazaouis.
Le directeur a ajouté que les filtres utilisés dans les  maisons des citoyens ne sont pas efficaces pour la santé de l’homme, car  ces filtres ne font qu’absorber et filtrer les sels en enlevant les  éléments nutritifs importants et cela n’est pas suffisant pour la rendre  potable.
Ensuite, il manque dans cette eau l’élément très  important qu’est le calcium, puisqu’il entre dans la construction des os  des bébés et des enfants.
L’administration nous a bien détaillé les étapes suivies  pour créer leur projet :
- la première étape, c’était d’avoir l’autorisation de creuser le puits et de faire sortir l’eau ;
 
- la deuxième étape fut l’achat d’un grand filtre pour faire passer le taux du dessalement à 30 % ;
 
- la troisième étape : l’eau passe par un autre filtre qui peut la nettoyer complètement pour arriver à 0% de PPB (partie par milliard) ;
 
- la quatrième étape, c’est d’ajouter des éléments précis à l’eau, comme le zinc, le sodium, le potassium et le magnésium etc. Et on doit être sûr de la stabilité de ces éléments dans l’eau, c’est pour cela qu’on a créé un laboratoire avec des spécialistes en chimie pour tester l’eau régulièrement, toutes les 30 minutes, comme cela, la stabilité des éléments est bien fixée dans la production.
 
Ils avaient besoin de 12 machines pour l’usine. Mais,  comme on est à Gaza, le siège israélien les touche comme les autres  Gazaouis, notamment pour faire entrer des machines ou exporter les  productions locales ; malgré tout ça, ils ont acheté neuf machines  chinoises et les ont fait passer par des tunnels à travers l’Egypte. Ils  ont acheté des bouteilles de types variés en Egypte. Mais, à cause de  leur prix élevé qui les empêche de les acheter et par qu’ils débutent,  le manque de machines se fait sentir en même temps, mais ils n’ont pas  baissé les bras et ont profité de leur expérience et leurs compétences  locales grâce à des ingénieurs capables de  fabriquer les trois machines  manquantes, ils ont réussi à  fabriquer des machines de qualité  internationale.
Un mois après sa création, l’usine a bien commencé a  travailler avec quatre experts, cinq spécialistes et  vingt-cinq  ouvriers qui travaillent en deux périodes par jour, et le comité de  commercialisation a commencé à diffuser la production sur le marché.
Au début, les magasins ont eu des difficultés à accepter  cette production car elle était nouvelle et ils ont eu peur que les  consommateurs ne l’acceptent pas, mais au bout d’un mois, les clients  sont satisfaits, beaucoup de prix, surtout avec une meilleure qualité ;  en peu de temps, la production est devenue connue et célèbre dans toute  la bande de Gaza.
L’administration de cette usine a signé un accord avec  des usines internationales afin d’exporter leur production à l’étranger,  surtout que l’usine a eu le code international d’exportation, mais avec  la fermeture des passages, ils ne peuvent l’exporter facilement.
D’autre part, la coupure quotidienne d’électricité ne  permet pas à l’usine de travailler 24 heures par jour, alors, ils ont  acheté un grand générateur pour leur permettre de travailler sans arrêt,  ainsi la production augmente toujours.
M. Elbardawil ajoute : comme usine débutante, on a trop  souffert de ce siège qui nous empêche d’avoir les machines et les  éléments nécessaires, mais avec beaucoup de volonté, on a  décidé de  continuer ce projet qui va aider notre peuple dans l’avenir ; on pourra  surtout éviter d’[importer] certaines  marchandises d’autres pays, et  cela aidera la production locale et l’économie nationale.
A la fin de la création de cette usine, le blocus  israélien a interdit de faire passer le sodium qui est l’élément le plus  nécessaire, mais on a des spécialistes qui ont pu le créer, alors ça va  bien se passer.
On peut dire maintenant que l’eau d’Arjan est la seule  eau minérale en Palestine avec des critères internationaux.
L’usine a la grande volonté, malgré tout ce dont elle  souffre : siège et blocus israéliens, d’étendre sa production nationale  et locale ; elle augmente et améliore son travail ;c’est pour cela  qu’ils sont en train de préparer un plan pour l’avenir : agrandir les  locaux de l’usine, ce qui leur permettra de fabriquer du jus de fruit.
A la fin de cette visite, l’équipe de centre  d’informations et des recherche francophone a offert une liste de noms,  d’emails et de numéros de téléphone des usines françaises les plus  célèbres en France pour la création de jus de fruit, comme une aide  symbolique, afin qu’ils puissent avoir des contacts avec eux, et pour  donner toute ses chances d’avenir à leur futur projet.
La visite s’est terminée par un tour de l’usine avec  l’équipe d’administration ce qui a permis de constater la qualité  technique du travail.
                2 mars 2010 - diffusé par l’auteur