21/02/2010
"S'il n'y a pas de perspectives d'avenir, j'ai peur que la population fasse d'autres choix", confie M. Abbas au quotidien français.
      Proche-Orient Le  président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas dit avoir "peur"  d'un retour à la violence si des négociations sur un État palestinien ne  reprennent pas, dans une interview que publie samedi Le Monde.
 
    
"S'il n'y a  pas de perspectives d'avenir, j'ai peur que la population fasse  d'autres choix", confie M. Abbas au quotidien français. "Pour le moment,  nous contrôlons la situation, du moins en Cisjordanie", poursuit-il,  faisant allusion au fait que la bande de Gaza est dirigée par le  mouvement islamiste Hamas, aux positions plus radicales vis-à-vis  d'Israël. "Si les gens ne croient plus que l'avenir leur apportera un  État palestinien, s'il y a un blocage, alors j'ai peur qu'ils retournent  à la violence", poursuit-il.
Au sujet  d'éventuelles négociations, actuellement au point mort, le président de  l'Autorité palestinienne estime que les Israéliens ne feront pas de  concessions sans la pression de Washington : "Je ne crois pas qu'ils s'y  résoudront sans les bons offices des États-Unis", estime-t-il. "Nous  comptons sur le président Barack Obama, comme nous comptons sur le  président Nicolas Sarkozy. Le président français veut jouer un rôle et  je pense qu'il le peut, parce qu'il est à la fois ami des Palestiniens  et des Israéliens", ajoute-t-il.
M. Abbas  est attendu dimanche et lundi en France. Il doit avoir lundi un déjeuner  de travail avec M. Sarkozy.
Dans une  interview samedi à l'hebdomadaire Journal du Dimanche, le chef de la  diplomatie française Bernard Kouchner estime qu'"on peut d'envisager" la  proclamation et la "reconnaissance immédiate" d'un État palestinien  avant même les négociations sur ses frontières.
Le Premier  ministre palestinien Salam Fayyad a déclaré son intention de donner  naissance à un État palestinien indépendant et viable "dans les faits et  sur le terrain" en 2011, quelle que soit l'avancée des discussions avec  Israël.